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| LEO - burn brighter than the sun | |
| | Auteur | Message |
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Leo Foxburry
› messages : 152 › date d'inscription : 20/07/2012 › pseudo : Gendries
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| Sujet: LEO - burn brighter than the sun Lun 23 Juil - 22:08 | |
| THEME SONG ~ ELEONOR FOXBURRY ~ nom, prénoms/ Eleonor Iris Foxburry ✩ âge/ 25 ans ✩ jour et mois + lieu de naissance/ 12 mai à Los Angeles ✩ origine/ américaine ✩ occupation/ cuisto ✩ situation amoureuse/ célibataire ✩ traits de caractère/ ambitieuse, indépendante, ✩ groupe/ employees ✩ avatar/ emilia clarke ✩ 1/ TRY TO HAVE FUN IN THE MEANTIME. ~
Elle a peur du noir, et ne peut ainsi pas dormir dans une obscurité totale ᘓ Elle a développé une passion pour la cuisine dès l'âge de quatorze ans. Sa mère a décidé de la soutenir et s'est ainsi débrouillée pour lui dégotter deux des meilleurs cuisiniers de la ville pour lui apprendre l'art de la gastronomie ᘞ Elle adore regarder des vieux films comme Le Dictateur ou À l'est d'Eden ᘔ Elle ne connait pas son père biologique, ayant appris il y a quelques années qu'elle est la "bâtarde des Foxburry" ᘚ Son père est un homme politique dont l'ambition dépasse les capacités, et qui adore cultiver son image médiatique quasi quotidiennement. Il s'est néanmoins efforcé de cacher durant ces dernières années l'outrage Eleonor ᘉ Le suicide de sa soeur, survenu il y a quelques mois, l'a rendue bien plus vulnérable qu'elle ne laisse croire ᘡ Sa technique de séduction favorite est le strip poker. Infaillible
Dernière édition par Leo Foxburry le Mar 31 Juil - 10:22, édité 2 fois | |
| | | Leo Foxburry
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| Sujet: Re: LEO - burn brighter than the sun Lun 23 Juil - 22:09 | |
| 2/ MY SEAT'S BEEN TAKEN BY SOME SUNGLASSES. ~
Now let me at the truth Which will refresh my broken mind Le repas était presque terminé. Mrs Foxburry, Avery, Gordon et Eleonor en étaient au dessert, ne parlant que pour lancer un commentaire occasionnel sur la cuisson du cheesecake qu'Avery avait passé un bon moment à confectionner. Leo riait aux blagues de son frère, remplissait les verres des uns et resservait les autres, posait quelques questions gênantes à propos d'un certain Dexter à une Avery rougissante. Leo avait dix-sept ans. Leo était bien. La table n'était pas encore débarrassée lorsque Simon Foxburry rentra du travail et vint s'asseoir mollement à table, s'emparant d'une assiette dans laquelle trônait une part de gâteau intacte. La conversation ne s'était pas arrêtée. La conversation ne s'arrêtait jamais quand il rentrait. Ce jour-là, il sembla s'en agacer. D'un geste brusque, il déserra la cravate qui enrobait son large cou et poussa un soupir exaspéré. Tout le monde lui jeta un regard préoccupé, plus ou moins furtif selon la personne, mais personne ne se tut. « Maddison, je peux te parler ? » Ce furent ces mots précis qui interrompirent la routine du soir avec une efficacité déconcertante. Le sourire de Leo se figea dans une expression crispée, Gordon s'arrêta en pleine phrase, et la fourchette d'Avery fit un bruit sonore en heurtant l'assiette dans laquelle elle venait de tenter de la planter, trop occupée à fixer son père d'un oeil surpris pour s'apercevoir qu'elle visait complètement à côté de son ultime morceau de cheesecake. Après un instant d'immobilité incrédule à peine voilée, ils se levèrent tous les trois dans un mouvement automatique et sortirent de la cuisine. À peine eurent-il fermé la porte derrière eux qu'ils avaient déjà tous collé une oreille contre la porte dans l'espoir d'entendre quelques fragments de cette conversation inattendue. « Je suis au courant pour Eleonor. » Il y eut un silence durant lequel Leo serra les dents. Il l'avait toujours appelée par son prénom, refusant de lui attribuer le moindre surnom, contrairement aux deux autres. « Et pour Mark Thundleford. » Nouveau silence. Et une incompréhension qui accroit au fil des secondes dans l'esprit d'Eleonor. De quoi Diable parlait-il ? Elle ne pouvait retenir la panique qui s'emparait d'elle, comme si elle avait fait quelque chose de très mal et était sur le point d'être démasquée. Mais elle n'avait rien fait. Elle ne connaissait même pas ce Mark Thundletruc. Il y eut un bruit de raclement sur le carrelage immaculé de la cuisine, et ils comprirent que quelqu'un s'était levé. « De quoi tu parles, Simon ? Voyons… » La brunette ne put s'empêcher de penser que sa mère était une actrice pitoyable. Elle sentait la peur de sa mère à travers la porte, sans même voir son visage. Mais elle ne comprenait toujours pas, et c'est ce qui l'effrayait le plus. Gordon et Avery lui lançaient des regards insistants, comme s'ils attendaient une réponse, mais elle ne faisait qu'enchainer les haussements d'épaules perplexes. Un nouveau bruit de chaise que l'on repousse violemment brisa le silence de la cuisine. « Tu te fous de ma gueule Maddy ? Je parle de ta bâtarde de fille que tu me fais élever depuis des années sans juger bon de me dire que le sang dégueulasse qui coule dans ses veines n'est pas le mien. » Le sol se déroba sous les pieds de la jeune fille. Elle sentit les bras de Gordon la rattraper avant que ses genoux heurtent les carreaux froids, mais n'entendit rien d'autre que de vagues cris, signe d'une dispute qui éclatait à son sujet sans qu'elle fût capable d'en comprendre le sens. Bâtarde. Bâtarde. Bâtarde. Le mot s'écrasait contre son crâne, résonnait en elle, se propageait dans son corps comme une maladie qui vous vide de toute énergie. Bâtarde. Elle resta de longues secondes assise sur ses talons, incapable de bouger, à fixer une tache sur le mur jaune du couloir. Puis, comme le coup de feu qui brise la quiétude de la campagne en plein hiver, elle perçut le bruit d'un verre qui éclate au contact d'une surface dure. Pendant l'espace d'un instant, elle se représenta le crâne de sa mère comme ladite surface dure. Elle se releva alors, paniquée, et s'engouffra dans la cuisine après Gordon, se glissant devant Avery afin d'agir avant elle si elle le devait. Elle n'eut rien à faire, cependant. Ils se tenaient face à face, l'un rouge de colère, l'autre blanche de dépit. Sur le carrelage écru gisaient des fragments du verre que Simon Foxburry avait fracassé contre le sol pour réfréner ses pulsions meurtrières. Elle se dit pourtant, en croisant son regard, qu'il ne semblait pas avoir apaisé le moindre fantasme macabre. Les yeux de son père lui lancèrent des éclairs et, en quelques pas gigantesques, il s'était approché d'elle suffisamment près pour la saisir violemment par les cheveux, la tirant vers l'intérieur de la pièce malgré les tentatives de Gordon de la retenir. Elle le supplia de la lâcher, lui assura qu'elle ne comprenait rien, lui hurla qu'il lui faisait mal, qu'il fallait qu'il se calme, mais il ne la lâcha que pour la jeter contre le plan de travail dont sa hanche heurta violemment le coin. « Calme-toi, calme-toi » murmurait-elle inlassablement, réprimant des larmes de douleur et d'incompréhension. « Calme-toi. S'il te plait papa, calme-toi. » Il sembla ne pas supporter qu'elle l'appelle ainsi. « Papa ?! » hurla-t-il de sa voix tonitruante. « Je ne suis pas ton père, raclure ! Et tu le sais très bien ! Tu en as profité, sale parasite. Tu vaux pas mieux que ta mère. Saloperie. Pourriture. Comment j'ai pu me faire avoir ? » Il rageait, rageait, et elle espérait que si elle se taisait, il finirait par se calmer. Mais son silence sembla au contraire l'encourager à poursuivre sa crise. Il lui saisit le poignet et la secoua avec force jusqu'à ce qu'elle tente de se dégager. « Tu te défends même pas, hein ? T'es bien une sale lâche, pauvre bâtarde. » Il la jeta à terre, sur le verre brisé qui lui entailla la joue et l'arcade droites. Elle sentit des fragments se loger dans sa peau. Elle sentit la douleur lui lacérer le visage, elle sentit les larmes s'écouler de ses yeux. Sa lèvre supérieure s'était fendue en heurtant le sol. Elle y goutait du sang. La soirée avait si bien commencé. Elle ne comprenait pas. Enfin si, étrangement, elle commençait à comprendre. Il avait beau continuer à vociférer toutes les insultes qu'il trouvait, elle ne l'entendait plus. Elle reconstituait un puzzle compliqué, dont elle n'avait jusqu'à présent eu que quelques pièces. Elle se dit qu'il s'en doutait déjà. Il n'avait jamais manifesté un amour inconditionnel à son égard, avait toujours refusé de lui attribuer le moindre surnom, ne lui avait pas appris à faire du vélo. Contrairement à Gordon et à Avery, elle n'avait aucun trait physique la rapprochant de son père. De longs cheveux bruns, comme ceux de sa mère. De grands yeux limpides, comme ceux de sa mère. Un sourire charmeur qui illuminait son regard, comme celui de sa mère. Rien de son père. Elle en était arrivé à la conclusion qu'il était évident qu'ils n'avaient rien en commun lorsqu'une douleur fulgurante vint lui transpercer les côtes. Le souffle coupé, elle parvint à émettre un faible cri de douleur et releva des yeux larmoyants vers Simon Foxburry, qui venait de lui asséner un violent coup de pied dans les côtes. Elle vit Gordon qui luttait pour le retenir, sa mère qui se tenait dans un coin, tremblante de peur, et aperçut le pied meurtrier qui se levait à nouveau, prenant de l'élan pour aller se loger avec force dans le ventre de la jeune fille. Elle se recroquevilla, protégeant du mieux qu'elle pouvait son corps, repliant ses bras sur sa tête dans l'espoir d'échapper à un nouveau coup. « ARRÊTE ! » Elle releva la tête et vit Avery, sa petite, sa douce Avery, brandir son téléphone d'un air menaçant, plantée au milieu de la cuisine comme si rien ne pouvait la faire bouger. « Arrête, ou j'appelle la police ! » Leo ignorait si c'était la menace qui planait au-dessus de lui ou le simple fait que toute sa famille assistait à un de ces accès de colère qu'il modérait habituellement et réservait à ses collègues, mais elle fut soulagée de voir qu'il se calma immédiatement. Il se détourna d'elle, sortit de la cuisine en jetant sa cravate désormais complètement défaite sur le dossier d'une chaise, et partit s'enfermer dans sa chambre. Leo se releva péniblement, épousseta ses vêtements comme pour se donner une contenance, et se fraya un chemin jusqu'à la porte d'entrée. Personne ne la retint. Personne ne lui demanda si elle savait où aller. Elle s'en fichait. Elle savait où aller.
Dernière édition par Leo Foxburry le Lun 30 Juil - 11:06, édité 6 fois | |
| | | Leo Foxburry
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| Sujet: Re: LEO - burn brighter than the sun Lun 23 Juil - 22:09 | |
| I don't want to hurt you but I need to breathe At the end of it all you're still my best friend C’était la Saint-Valentin. Ahah. Cette journée la faisait doucettement rire. Une de ces foutues blagues inventées pour rappeler aux malaimés qu’ils étaient on ne peut plus seuls. Elle se sentait mal, à marcher dans les rues même pas enneigées de Los Angeles, Lip flanqué à ses côtés, l’air bien moins maussade qu’elle. Ils avaient l’air con, à marcher à presque un mètre l’un de l’autre, sans se regarder ni se parler. « Tu comptes bouder encore longtemps ? » Elle haussa les épaules, d’un geste désinvolte qui dissimulait difficilement une grande lassitude. Seule. Seule. Seule. Le mot ne voulait pas la lâcher, s’engouffrait partout dans son esprit pour la cloitrer dans un silence bougon. « Mesdames et Messieurs, croyez-le ou non, Miss Foxburry a enfin perdu sa langue ! » Il partit d’un rire détendu qui décrocha à la jeune femme un léger sourire, à peine là, dont elle dissimula l’existence en baissant la tête. « Presque vingt-trois ans, Lip. » Il poussa un soupir, et elle l’imagina très clairement en train de lever les yeux au ciel. « Tu exagères. Il y a quand même eu le baveux au lycée. » « Ah, parce que ça compte ? » « Tout compte, en amour, Leo. » Elle sentit un malaise, sentiment lancinant et déstabilisant, s’insinuer en elle, sans qu’elle pût en déterminer la raison. Elle préféra ignorer cette sensation désagréable, continua à marcher, les épaules toujours légèrement voûtées. Elle accéléra le pas, pressée de se caler devant une émission quelconque à se gaver de donuts pour noyer son chagrin. Elle fut alors surprise de sentir la main de Lip se refermer doucement autour de son poignet, la ralentissant considérablement. Elle lui jeta un coup d’oeil intrigué par dessus son épaule, un sourcil levé et une petite moue impatiente inscrite sur son visage. « Quoi ? » Il ne répondit pas, la tira un peu à l’écart afin de ne pas gêner le passage pour les piétons pressés qui maugréaient à chaque occasion qui leur était donnée. « Tu sais que je suis là ? » « Oui, merci, mais je n’en suis pas encore au stade où j’ai besoin d‘une épaule sur laquelle pleurer Lip, ça se voit non ? » Elle l’observa soupiré d’un air à la fois dépité et désolé, comme si elle était une crétine profonde et qu’il s’en affligeait. À sa grande surprise, il colla son front contre le sien et laissa échapper de ses lèvres un rire à peine présent teinté d’amertume. « Tu vas jamais ouvrir les yeux, hein ? » Elle se sentit soudain très mal. Elle trouvait la situation totalement surréelle, ne comprenait rien à ce qu’il foutait, et commençait à s’en énerver. Elle sentait son souffle sur son visage, et un signal d’alarme lui hurla de se dégager de là, vite. Elle opta pour l’option qui lui semblait la plus probable. Ce crétin la charriait. Alors elle éclata de rire, le repoussa d’un grand coup dans le torse sans s’arrêter de rire et lui lança un vigoureux « t’es con » tout en reprenant son chemin. Ce ne fut que lorsqu’elle se rendit compte qu’il ne la suivait pas qu’elle daigna se retourner. Il était resté là où elle l’avait quitté, n’avait pas bougé d’un poil, à part qu’il la fixait désormais de ce regard intense qu’elle détestait. Elle sentit alors son sourire s'affaisser, tous les traits de son visage se décomposer. Il était sérieux. Elle en resta bouche bée, clouée sur place, incapable de dire quoi que ce soit. Elle n’avait rien vu venir. Ce crétin l’avait trahie, et elle n’avait rien vu venir.Et puis elle sentit la colère l’envahir, réelle et puissante. Elle s’avança vers lui d’un pas décidé et lui délivra qu’elle jugea satisfaisante d’après le bruit que sa main fit en heurtant sa joue. Elle voulait lui faire mal, à ce crétin. « Non. Non non non non non non non. Espèce de crétin fini, t’es con, pauvre débile mental. T’as pas le droit putain. Tu-n’as-pas-le-droit. » Elle ponctua chacun de ses derniers mots d’un coup de poing qu’elle assénait partout où elle le pouvait. Il tenta de s’emparer à nouveau de ses poignets pour échapper à sa rage à laquelle se mêlait désormais un torrent de larmes dont elle ne comprenait pas la présence, mais elle recula violemment, s’attirant les regards réprobateurs des passants qui la croisaient. « NE ME TOUCHE PAS ! » Elle le fixa alors, la respiration saccadée, enfonçant ses ongles dans la paume de ses mains pour retenir son corps qui semblait vouloir lui arracher chaque membre. Elle l’observa attentivement, à bonne distance, et se rendit compte qu’elle l’avait apparemment profondément blessé. Il avait ce regard désespéré, comme si c’était elle qui était en train de le trahir. Mais c’était lui le traitre dans l’histoire. « Je trouve ta réaction exagérée, Leo. C’est quand même moi ici qui suis le plus dans la merde. » « Je te demande pardon, Phillip ? C’est qui ici qui se retrouve trahie par la faiblesse d’un pauvre mec ? C’est pas moi peut-être ? » When you get what you want but not what you need blablablablablablablablabla
Dernière édition par Leo Foxburry le Mar 31 Juil - 11:04, édité 10 fois | |
| | | Leo Foxburry
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| Sujet: Re: LEO - burn brighter than the sun Mar 24 Juil - 17:31 | |
| I still want to drown whenever you leave Please teach me gently how to breathe Elle trottait vaillamment le long du chemin de terre qui serpentait au bord de l’océan. L’odeur de l’eau salée, la poussière qui se soulevait sous ses pas, l’ombre des saules et des chênes, tout l’aidait à oublier. Elle était là depuis la veille. Là, c’était la demeure de ses grand-parents, absents, comme tous les autres, pour la même raison. Elle s’était frayé un chemin jusqu’à la maison de ses parents - ce qui n’avait rien de compliqué quand on s’efforçait de faire croire aux médias que l’on appartenait à la famille la plus unie du pays - et avait subtilisé les clefs ouvrant cette grande bâtisse située sur la côte, à cinq heures de route de là où ils étaient tous rassemblés. Elle ne voulait pas être là-bas. Cela avait provoqué de vives réactions au sein de la famille, toutes plus réprobatrices les unes que les autres. Elle avait balayé les reproches d’un haussement d’épaules indifférent et s’en était allée. Ses muscles tiraient douloureusement, implorant sa pitié, ses poumons la brûlaient avec une véhémence telle qu’elle se demandait si elle parviendrait un jour à respirer à nouveau normalement, mais elle ne s’arrêtait pas. Elle accélérait la cadence, plongeant son corps dans une douleur qui anéantirait peut-être la torpeur de son esprit. En colère. Elle était en colère. Plus que jamais. Alors elle courait, ses chaussures de sport shootant hargneusement dans les cailloux qui jonchaient le sol inégal. Elle n’avait pas pleuré. Pas versé une seule larme. On l’avait appelée alors qu’elle cuisinait un plat succulent qu’elle n’aura au final jamais dégusté. Elle avait décroché, s’était tue obstinément, avait raccroché, et s’était enfuie. On avait retrouvé le corps dans la baignoire presque pleine, de longues trainées de sang souillant l’eau claire. Il n’y avait aucune satisfaction à tirer d’une telle mort. Du sang pas assez épais pour être menaçant ni assez dilué pour être apaisant. Une mort mitigée. Une mort incertaine. Une mort ratée. Ses pieds heurtaient toujours le sol avec la même force, la même détermination, et elle ne parvenait toujours pas à arracher de ses yeux la moindre larme. Abandonnée. Elle se sentait abandonnée. Elle finit par accepter la défaite. Elle ne pleurerait pas maintenant. Elle rentra en marchant, le regard fixé droit devant elle. La cour de la maison gigantesque de ses grand-parents maternels accueillait une piscine tout aussi grandiose. Elle l’observa de ses yeux mornes pendant quelques instants avant de s’approcher du bord. Et, sans même prendre la peine de retirer ses chaussures, elle se laissa choir dans l’étendue bleutée qui s’offrait à elle. Elle se laissa flotter, agitant paresseusement les pieds afin de conserver la tête hors de l’eau. Elle repassa dans sa tête quelques uns des souvenirs les plus marquants qu’elle avait vécus avec son soutien le plus fidèle. Le soleil brillait haut dans le ciel. Ses rayons l’éblouissaient en se reflétant à la surface de l’eau claire. Ses vêtements gorgés d’eau se faisaient de plus en plus lourds sur son corps épuisé. Ses muscles avaient du mal à s’activer. Un grand désespoir la gagna. Morte. Elle perdit une chaussure. Elle la sentit glisser de son pied et crut percevoir un petit bruit étouffé lorsqu’elle toucha le fond. Illusion. Il fallait qu’elle la récupère. C’était tout ce qui lui restait. Une paire de chaussures et un brin de folie. Alors, lentement, comme s’ils agissaient de leur propre chef, ses pieds cessèrent de remuer au fond de l’eau. Sa tête fut bientôt totalement immergée. Elle devait faire quelque chose. C’était pour cela qu’elle était sous l’eau. Récupérer sa chaussure. Récupérer tout ce qui lui restait. Mais cela en valait-il la peine ? Se battre pour une chaussure ? À quoi bon ?
Eleonor ne refit pas surface.
Jusqu’à ce qu’une douleur soudaine lui transperce le crâne. Elle se sentit tirée, tirée, par une force invisible qui se cramponnait à ses cheveux. Elle hurlait de douleur sous l’eau meurtrière, se débattait comme un diable pour échapper à la poigne d’une Mort bien cruelle et douloureuse. Soudain, l’air s’engouffra dans ses poumons et la lumière du soleil vint l’aveugler une nouvelle fois. Elle se débattait toujours. Elle agita les bras au-dessus de sa tête, griffa ce qui semblait être un bras, s’y cramponna, y planta ses ongles afin de s’échapper, mais elle ne fut pas libérée. Son corps fut tiré jusqu’au bord qu’elle percuta de plein fouet sans cesser de crier sa douleur et sa rage. Elle leva les yeux vers la source de ses misères, et aperçut le costume anthracite de Gordon, dont la manche dégoulinait d’eau chlorée. « Lâche-moi ! Lâche-moi ! » « Pauvre gourde ! » jurait-il entre ses dents. « Tu crois qu’on a pas assez d’une morte ?! » Et il la tirait hors de l’eau, soulevant son corps par les cheveux sans sembler se préoccuper de la douleur qu’il occasionnait. « Lâche-moi ! Tu me fais mal ! » « Crétine ! Je te fais mal ? C’est pas toi qui essayes de crever ? Tu crois que t’es la seule à vouloir crever ? » Il la relâcha brusquement, et elle retomba dans l’eau qui la submergea à nouveau. Elle avala une longue gorgée d’eau et sentit le chlore brûler avidement ses voies respiratoires. Elle nagea tant bien que mal jusqu’au bord auquel elle se cramponna. Il l’attrapa par le t-shirt et la tira hors de la piscine. Ils restèrent immobiles, pantelants et dégoulinants, sans s’adresser la parole durant de longues minutes. Leo était choquée par la violence dont il venait de faire preuve. Alors c’était comme ça qu’il exprimait sa détresse ? Elle ne se risqua pas à lui poser la question et s’éloigna davantage du bord de la piscine en rampant pratiquement. « Qu’est-ce que tu fais là ? » Il se releva et la domina de toute sa hauteur, une lueur furieuse illuminant de manière inquiétante son regard. « Je viens te chercher. Tu n’as pas le droit de me laisser affronter ça tout seul. Tu es égoïste et lâche. Tu crois que tu es la seule à souffrir ? Tu crois qu’en t’isolant comme ça tu vas t’en remettre ? Et même si c’était le cas, tu peux pas penser à autre chose qu’à ta gueule et me soutenir un peu ? » En l’écoutant parler ainsi, elle se dit qu’il avait dû passer plusieurs heures à répéter inlassablement son petit discours, cherchant à tâtons le meilleur ton à adopter. « Je n’irai pas. » « Tu iras, Eleonor, tu m’entends ? » « Simon ne voudra jamais que je m’y montre. » « Simon requiert expressément ta présence. » « Je n’ai pas à redorer le blason d’une famille pulvérisée pendant des funérailles ! » Elle s’était relevée durant leur échange, se tenant désormais face à lui. Il resta silencieux pendant quelques instants avant d’inspirer profondément. Elle vit le chagrin s’immiscer dans son regard à une vitesse déstabilisante. « Tu peux pas me laisser seul, Leo. Pas pour ça. » Elle l’observa longuement, touchée par le ton désespéré qu’il avait adopté, par sa posture avachie, par les traits affaissés de son visage. Elle sentit la même douleur la gagner, s’épanouir dans son corps tout entier pour attaquer cette partie revêche d’elle-même qui refusait de s’avouer vaincue. Elle sentit son masque de petit soldat insensible s’effriter à mesure que ses bras se tendait vers son frère, contre lequel elle se jeta, et qui la rattrapa immanquablement, comme toujours. Il la serra contre lui, elle le serra contre elle, et elle sentit le premier flot de larmes acides s’écouler le long de son visage épuisé. Elle entendit les sanglots déchirer sa gorge, serra entre ses doigts le tissu rêche du costume de Gordon, et se dit que les choses se passaient bien étrangement. Il avait fallu qu’elle s’enfuie, qu’elle courre, qu’elle manque de se noyer et qu’elle se fasse arracher la moitié de la chevelure avant de laisser s’échapper les larmes contre lesquelles elle luttait inconsciemment depuis deux jours.
Ils rentrèrent en voiture.
Et le lendemain, elle se présenta aux funérailles. Elle se leva tôt. Enfila une robe noire, sobre. Chaussa des escarpins noirs, sobres. Releva ses longs cheveux en un chignon serré, sobre. Souligna ses grands yeux affligés d’un trait noir, sobre. Rehaussa le tout d’une touche de rouge sur ses lèvres. Avery aurait adoré ça. Un éclat acéré de passion dans un cocon de douleur. Une pointe de rébellion dans un temple de soumission. Elle se rendit seule au cimetière. Se plaça à la place qui lui était réservée, au premier rang, avec la famille. Elle ignora les quelques photographes qui étaient là, prêts à se nourrir du chagrin d’une famille pour vendre leur magazine à scandale déplorable. Elle s’agrippa à la main de Gordon pour lui signifier qu’elle était venue, tu as vu ? La lâcha, se replia sur elle-même, et attendit. Ce fut celle qui retint le moins ses larmes, rassurée de voir qu’elle pouvait pleurer son rayon de soleil comme il se devait. Ses épaules furent secouées de violents sanglots durant toute la cérémonie, ce qui attendrit quelques une des commères les plus insensibles qui avaient fait le déplacement. Simon la prit dans ses bras, la serra brièvement contre lui avant qu’elle se dégage violemment, parvenant de justesse à faire passer son geste de rejet pour une tentative de dissimuler un sanglot déchirant. Walton n’était pas venu. Elle rentra seule. Elle se rendit à la demeure familiale des Foxburry pour perpétuer l’image de famille parfaite. Sortit par la porte de derrière et s’allongea sur la pelouse impeccable du jardin. Regarda le soleil décliner puis se coucher, observa les étoiles pendant si longtemps qu’elle perdit toute notion de temps. Elle ne rappela jamais Walton.3/ YOU KNOW IT'S YOU AND ME. ~
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